Exposition du 9 Juillet au 3 Septembre 2021 Vernissage le 09 juillet 2021 de 16h à 20h Centre d’Arts Plastiques Fernand Léger, Château Saint Gobain 1 Av. du Général de Gaulle 13110 Port de Bouc
Croisements
Exposition fruit d’une résidence soutenue par la Région SUD-PACA. En partenariat avec : VIVANT, Congrès mondial de la nature (UICN), ARTORAMA, la Rentrée de l’art contemporain, PAREIDOLIE, Salon international du dessin contemporain
L’exposition Croisements se déploie sous la forme d’un dialogue entre les artistes Suzon Magné et Camille Charnay. Elle propose une rencontre entre leurs deux approches sensibles qui entrent en résonance et interrogent notre relation au vivant, en nous et hors de nous.
En présentant un ensemble d’œuvres protéiformes, l’exposition forme un tissu organique qui met en question nos perceptions et nous confronte à des échelles très différentes, du minuscule jusqu’à l’installation in situ à l’échelle de l’architecture. Les pièces entrent en interaction en allant jusqu’à opérer des glissements entre les médiums, de la photographie à des œuvres textiles en passant par des dessins et sérigraphies. À travers cet écosystème de visions fragmentaires, les deux artistes tentent ainsi d’ouvrir des brèches dans notre appréhension du corps qu’il soit humain ou végétal, voire quelque part entre les deux.
Des plantes sont portraiturées avec la même attention que le serait un visage ; des traces révèlent le saisissement de rencontres furtives et brutales ; des broderies deviennent corps et décrivent des jeux de tensions. Un tissu épithélial nous invite à glisser nos doigts gantés entre ses multiples strates, tout comme des épiphytes s’interrogent sur leurs relations ambiguës à leurs hôtes et soulèvent leurs conditions d’existence.
Comment percevons-nous le vivant en nous et hors de nous ? Que perçoit-on du réel de l’autre ? Par quels mécanismes des expériences artistiques, sensibles, nous parlent-elles de notre perception du réel ? Ce sont quelques-unes des questions que soulèvent Suzon Magné et Camille Charnay, et autour desquelles elles expérimentent en faisant émerger de nouvelles pièces issues de cette rencontre.
Suzon Magné déploie une poésie visuelle au sein de laquelle le corps fait l’objet de multiples métamorphoses. Il se tord, se fragmente et se recompose, par un jeu d’assemblages et de transparence pour ne finalement laisser qu’une empreinte. Quelle est cette identité que l’on porte à fleur de peau ?
C’est au travers d’un jeu d’aller-retour à l’aiguille ou au crochet qu’elle cherche à appréhender cet épiderme à la fois protecteur et poreux, qui porte les sillons d’une histoire individuelle.
Camille Charnay interroge de façon sensible nos relations au vivant et plus particulièrement aux végétaux. À travers une pratique graphique et photographique qui place au centre la question de l’attention, sa démarche explore les potentialités de la curiosité et les puissances de l’observation en cherchant à étendre l’expérience du côtoiement du vivant ; non pas seulement voir, mais regarder, considérer, opérer des rencontres. En accordant une place majeure au détail, allant parfois jusqu’à brouiller les repères entre les médiums, elle en appelle ainsi à une perception en action, qui ne considère pas le réel comme évident et donné mais qui cherche au contraire activement à aiguiser notre expérience du monde dans toute son étendue, en pensant alors les formes plastiques comme des dispositifs de leviers politiques et poétiques.
Comments